Mardi. Vert prairie.

Tout se passe dans la tête. L’été n’est jamais bien loin. Prêt à valser ? Se trémousser au son d’une salsa bien envoyée. Voyager sans bouger de son canapé. Ambiance chemise ouverte et claquettes. La magie de la radio et le plaisir de se laisser happer. Puis, revenir à ses moutons, au même endroit, plus tout à fait la même.

Ça se passe comme ça : on se voit soudain sur les chemins de pierre en pleine chaleur à rêver d’une trêve dans cette aridité, dans cette conversation secrète que l’on a sans cesse avec nous-mêmes. A rêver de la rosée matinale dans l’herbe fraîche, de la première gorgée de bière de la soirée, d’un livre ouvert abandonné à la sieste.

On se prend à rêver. On se prend à partir loin au fond de l’été. On veut cette pause salutaire mais ce duel au soleil ne s’arrête jamais. On repart, ça revient. Ça tourne, ça vire, ça s’éloigne, ça se rapproche, ça énerve. Ça ne s’arrête jamais, même au fond du bout du monde. Le tableau noir. La question du choix  indélébile, marquée en grosses lettres. La direction à prendre, c’est à perdre la raison.

On se retrouve au carrefour entre deux horizons. Quel chemin prendre ? Il faut bien en choisir un. Va-t-on bien le choisir ? Sommes-nous la bonne personne pour le savoir et pour y aller ? Alors on hésite. C’est si beau d’hésiter, mais à la longue ça lasse.

A ce moment-là, se délasser. Peut-être danser. Esquisser un pas de côté. Délaisser un temps cette histoire de chemin qui nous met sens dessus dessous et traîner. Pour le plaisir de traîner. Quoi, vous hésitez ?

Cloé Przyluski

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