Le jazz et moi

Loin de faire l’unanimité le jazz. Tout ne charme pas mes petites oreilles. Certains morceaux ont même la fâcheuse tendance à me crisper. Mais alors, certaines mélodies ont la capacité de me faire tout arrêter séance tenante.

Je lève le nez sans crier gare, suspendue à ce qui se joue dans mes oreilles. Soudain, rien n’est plus important que d’écouter et me laisser emporter. J’ai chaud au cœur, j’ai l’impression que toute la vie se tient là à cet endroit, à ce moment, concentrée dans ces quelques notes magiques. L’indescriptible se produit, j’ai l’impression de toucher l’éternité.

Instantanément, le rythme se ralentit. Je pars en voyage. Du bout de mon canapé, je peux vivre une histoire d’amour, celle d’une rupture, une scène de vie quelconque la nuit dans un transport en commun. Avoir l’impression d’avoir déjà vécu cette scène. Comme dans un film. Comme dans la vie. Il s’en passe des choses dans cette musique.

Je me surprends à ne plus penser, à part réaliser que la pensée s’est tue. Au profit de l’écoute, de l’attention complète que je porte à la musique et la vibration qu’elle provoque en moi. J’en reste baba. Presque étourdie.

J’oublie tout. Je me laisse habiter sans résister. Je profite du voyage jusqu’à la dernière note. J’aimerais que l’instant de grâce dure encore. Et encore. Que faire après ça ?

Cloé Przyluski

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