Fenêtre sur cour

Le ciel est gris, lourd, prêt à nous tomber sur la tête. Point de pluie. Point de soleil non plus. Juste le gris du ciel pour nous tenir compagnie.

On pourrait être tenté de se laisser abattre. Bien sûr, le gris est sournois, il s’insinue partout. Mais, va-t-on le laisser décider pour nous de la couleur que va prendre notre journée ? Certainement pas.

Le gris peut être de bonne compagnie. Qu’importe, on va chercher plus loin le soleil que la météo n’a pas décidé de nous donner.

Gris souris. Gris aussi comme les pavés de ma ville.

Et si on allait y faire un tour. Encore un tour, dans une ville que l’on croit connaître par cœur à force de s’y promener. A vrai dire, on a beau passer toujours éternellement au même endroit, on est jamais au bout de nos surprises.

La ville se fait et se défait au rythme de la vie et des saisons. Le monde bouge. Les installations, les expositions, les activités vont et viennent. Même et surtout les bosquets et les espaces verts changent de parure avec les saisons. D’un jour à l’autre, il y a du nouveau. Quelque jour à découvrir et à raconter.

La ville n’a pas fini de nous parler et nous n’aurons jamais fini de la laisser se conter à nous. C’est qu’elle nous en raconte des histoires sur les époques traversées.

C’est le charme des villes historiques qui ont conservé leur lustre d’antan tout en évoluant au fil du temps. Les traces du temps sont partout.

Droit devant nous, au sol ou en l’air. A bien y regarder, on ne sait plus où donner de la tête.

Les merveilles s’offrent à nous sans difficulté la plupart du temps. Mais, il est des merveilles qui demandent que l’on se donne un peu plus de peine pour les découvrir.

Elles sont nombreuses les ruelles, les allées et les cours cachées qui nous sont parfois données à voir au détour d’une rue ou lorsque les portails habituellement clos s’ouvrent.

Lorsque c’est le cas, ni une ni deux, il ne s’agit pas de réfléchir mais de faire les quelques pas nécessaires pour en profiter. Le laps de temps offert est court. Accélérer le pas et mettre le pied en travers de la porte est parfois nécessaire. La récompense est alors au rendez-vous.

Pas d’hésitation à avoir. Se faufiler discrètement. Et assouvir sa curiosité. Ce qu’on ne voit pas à tendance à entretenir le mystère et à susciter l’envie de voir ce qui se cache là derrière. C’est comme interdire à un enfant d’aller ouvrir un placard en particulier. Il fera tout pour aller ouvrir ce placard.

Un seul mot d’ordre : l’attention en toute chose.

Tout en marchant, soyons attentifs à ce qui nous entoure, les yeux grands ouverts, prêts à saisir l’opportunité. Le jeu en vaut la chandelle.

La ville où je vis, Dijon pour ne pas la citer, regorge de ces cours pleines de mystères et de magie.

Certaines constituent de vrais havres de paix. Un jardin, des roses trémières et des plantes qui se hissent vers le ciel entre deux pavés, une petite table en fer et ses deux ou trois chaises pour profiter des rayons du soleil, un ancien puits et le calme saisissant comparé au vacarme de la rue. D’autres laissent apparaître le bâtiment d’époque d’un ancien artisan autrefois installé là.

Certaines allées, entre deux bâtiments, ont survécu au bétonnage et laissent surgir des plantes sauvages donnant un air de campagne là au milieu de la ville. La nature nous surprendra toujours.

On ne sait pas toujours sur quoi on va tomber. Parfois, c’est plutôt décevant. Mais, on aura au moins la satisfaction d’avoir poussé la porte ou tout simplement d’avoir emprunté un autre chemin.

 Par Cloé Przyluski

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