Le poème minute, Arthur Teboul

Une page blanche à noircir en écrivant simplement ce qui me passe par la tête. A toute vitesse sans y penser. Voilà le genre de jeu auquel je ne peux pas résister.

Le poème minute, « c’est un poème instantané, souvent en prose, écrit en un temps compté, entre cinq et sept minutes. Ecrit à toute vitesse pour subjuguer la conscience de soi et l’étourdir, afin de laisser libre cours à ce qui traverse l’esprit. C’est une divagation, sans volonté, sans technique ni logique, hors de toute préoccupation esthétique et morale. Si on ne se laisse pas intimider par cette langue de l’enfance et de l’inconnu, le réel s’offre dans une profondeur nouvelle. »

Cette pratique telle que présentée ici par Arthur Teboul est inspirée de l’écriture automatique des surréalistes. Une « nécessaire gymnastique pour faire prendre l’air à l’esprit de sérieux qui nous habite. » dit-il.

Arthur Teboul rajoute, pour ceux qui peuvent ici voir seulement l’inutilité d’un tel jeu, voire même un luxe que tout le monde ne peut pas s’offrir : « on pourra me dire qu’il y avait mieux à faire. Que c’était non essentiel. Que le jeu est un luxe que ne peuvent s’autoriser que les oisifs. Je ne le pense pas. Jouer est un devoir autant qu’un besoin. Demandez aux enfants. »

J’ai testé le poème minute en vacances en famille cet été dans un temps propice à la vacance de l’esprit. Relire le résultat me permet de revivre avec force détails ces moments piqués en fraude et sur le vif. Reste à tester la pratique dans la routine du quotidien. Ça vous tente ?

Un lien vers la rencontre avec Arthur Teboul, pur moment de grâce à la Maison de la poésie, dédié à son Déversoir.

 

Collage papier « Paradis retrouvé, hommage Matisse Hockney »

21×29,7 cm

Septembre 2023

Télérama n°3782

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