Des roses trémières échappées dans un coin. Une chaise de guingois. Le désert silencieux d’un jour mi-figue, mi-raisin où le soleil hésite à pointer. Y voir une invitation à se poser pour savourer le rien qui plane. Prendre place sur la chaise rose de la maison aux volets bleus et rester là à regarder le monde bouger, sans bouger. Ce lieu fait d’une histoire ordinaire est l’emplacement idéal pour s’abandonner et faire le plein de vie. Adossé au passé un peu décrépi mais toujours vivant, ce n’importe où au milieu de la ville est propice à l’intimité avec soi. Entrer dedans en prêtant attention dehors. Attentif à ce qui se passe tout en laissant la pensée divaguer. Rebondir savamment d’une chose à l’autre jusqu’à plus soif. Et, quand, rassasié, on a fait le tour de la question, se lever et partir. Un peu saoul, un peu las, un peu bien.
[EXERCICE POUR « ALLER AU-DELA »] A vous! Choisissez votre image. Elle doit spontanément vous attirer. Prenez quelques minutes pour l’observer avec attention et voir ce qu’elle éveille en vous. Puis, tranquillement, en vous laissant emporter dans le moment, écrire, écrire, écrire. Librement, ce qui vient en regardant cette image. Jusqu’à ce que vous n’ayez plus rien à ajouter. Ensuite, relire pour voir si cela traduit bien ce que vous vouliez dire. Avec curiosité pour les mots qui sont sortis de vous. Sans juger.
Essayer de mettre en mots ce que l’on voit et ce que l’on ressent est un exercice pour comprendre combien il est difficile de traduire la vie dans toute sa richesse et sa diversité. Ce que l’on perçoit et ressent ne s’exprime dans sa vérité et sa complexité que si l’on prend le temps d’y porter pleinement attention. Cela nous fait aller au-delà de la surface la plus accessible et cela nous montre une autre réalité, plus profonde qu’il n’y paraît. En définitive, cela nous fait mettre le doigt sur ce qui a de l’importance pour nous.
Cloé Przyluski