Une vie sans la vie?

On peut vivre une vie entière sans avoir l’impression de la vivre.

On peut passer toute sa vie à chercher à profiter de la vie. A courir après le temps et l’argent pour pouvoir enfin vivre sa vie.

Mais qu’est-ce qui fait la richesse d’une vie en fin de compte ? Que veut dire vivre sa vie ? Une question à méditer, en son âme et conscience.

On peut passer une vie entière à vivre à côté de ses pompes. A ne pas voir ce que l’on a sous les yeux. A toujours chercher ailleurs ce qui se trouve à portée de nous, de nos mains.

Ce n’est pas se contenter bêtement de ce que l’on a, surtout si cela ne nous convient pas. C’est savoir regarder ce que l’on a autour de soi et d’être capable de voir que parfois on n’a pas besoin d’aller voir plus loin pour trouver ce qui nous convient. Pour trouver la beauté, la joie. C’est là.

Personne ne veut vivre une vie sans la vie. Le truc c’est que l’on ne s’en rend pas forcément compte tout de suite. En apparence, tout se passe bien dans cette vie.  On y trouve même son compte. Mais à bien y regarder il manque ce petit quelque chose, non ? Cette petite flamme. Cette étincelle qui fait briller les yeux et met en joie instantanément.

On peut s’oublier dans cette affaire qu’est la vie. Très facilement.

Pire, on peut avoir l’impression d’être dépourvu de la possibilité de vivre une vie qui a du sens. Qui fait sens pour nous.

Et tout, autour de nous, peut nous faire croire ça.

On peut être facilement tenté de faire taire la petite voix qui est en nous et qui veut s’amuser. Et on peut le faire pour de multiples raisons. Pour faire bien. Pour être comme tout le monde. Pour ne pas déranger. On obéit, on se tait et on s’oublie.

Belle définition de la vie sans la vie. Celle que l’on vit sans l’apprécier vraiment.

Il y a la vie sans la vie. Ça, c’était avant. Là, juste avant.

Et puis, il y a la vie débordante de vie.

La vie qui déborde par tous les pores de la peau. La vie qui pétille, qui nous fait frémir.

La vie qui a le goût de la vie. Qui laisse place à notre spontanéité plus souvent. On sait tous savourer le goût de la vie, on sait tous ce qui nous apporte le plus de joie. On a juste tendance à l’oublier, à le mettre de côté pour je ne sais quelle raison stupide.

Rien qu’à voir les moments dont on se souvient avec le plus de bonheur. Ce sont souvent des petits riens qui ont beaucoup comptés à un moment donné.

Laisser vivre la vie autour de nous et en nous. Reconnaître la vie qui transpire dans tous les petits riens de l’existence. Si simples qu’on les snobe la plupart du temps.

Savoir apprécier les petits riens de l’existence rend la vie infiniment riche. Chaque détail compte. Un parfum, un mot, une émotion, un hasard qui n’en est pas vraiment un. Un livre, un film, une balade. Une soirée. Chacun ses petits riens qui comptent et qui devraient se savourer jusqu’à la moelle, tout le temps.

On peut vouloir nous ôter le goût de la vie. Nous empêcher de faire des vagues. Sans goût de la vie, pas d’élan. Même pas le rêve d’autre chose.

Sauf que c’est sans compter l’énergie de vie. L’élixir de vie. Les ressources insoupçonnées que chacun a en soi. Et qui font que chacun s’attache à rendre sa vie belle, à faire vivre ce qu’il a de meilleur en lui. Et à trouver, retrouver le goût de la vie. Son goût de la vie.

« Pourquoi que je vis ? Parce que c’est joli. » dirait Jean-Louis Trintignant.

 Par Cloé Przyluski

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