Partir. Revenir. Rester. Rien à faire, on hésite toujours. Qui mène la danse ? Toi ou moi ? On a beau avoir un pied plus fort que l’autre, on ne s’appuie pas nécessairement dessus. Pour développer l’autre dit-on.
Foutaise. On hésite à croire à notre chance. A croire à notre talent. Alors on danse, passant d’un pied sur l’autre, le cul entre deux chaises. On use les deux semelles pour équilibrer. On cherche l’équilibre à tout prix, au risque de se perdre. Au lieu de se prendre au jeu de la danse dans laquelle on excelle.
On y va par quatre chemins, on cherche ici, ailleurs. Plus ailleurs qu’ici d’ailleurs. On prend la fuite plutôt que de choisir sur quel pied danser. Alors que tout se passe ici. Ici et maintenant.
Il s’agit d’entrer dans la danse. Peu importe de quel pied, avec quelle main ou sur la tête. D’entrer dans sa danse, de choisir son pas, sa cadence, de jouer sur les rythmes pour trouver le sien et danser à sa guise, comme un fou, s’entraîner dans une valse à mille temps, se prendre au jeu et ne plus jamais s’arrêter.
Cloé Przyluski, Un monde en herbe