Quoi de mieux à faire en ces jours de soleil et de chaleur inespérés que de s’enivrer jusqu’à plus soif de ce qui nous est offert sans rien attendre de plus ? Pourquoi ne pas laisser cette douceur de vivre s’emparer de nous ? De toute façon, cela ne durera pas.
La vie est là dans notre capacité à saisir ce qui se présente à nous et à le vivre du mieux possible, à notre façon. Un tel cadeau ne présente pas matière à réflexion, il se déballe avec délectation.
On enlève un gilet. Puis, le foulard. On raccourcit le bas. On se met pieds nus. Bientôt le maillot de bain. Un avant-goût d’été. C’est bon de sentir l’engourdissement nous gagner. C’est bon de se laisser aller à la somnolence. On n’ose pas encore parler de sieste, nous ne sommes encore qu’en avril. Mais l’indolence s’installe doucement et sûrement.
Le rythme ralentit. Notre démarche se fait nonchalante. L’invitation à la paresse est puissante. On se surprend à regarder fixement le rayon de soleil qui tombe sur ce pot de fleurs sur ce balcon, là juste en face. On est carrément étourdi de ce déferlement soudain d’air, de soleil et de chaleur.
Et on admire cette faculté d’adaptation de certaines personnes qui savent sortir le short dès les premières chaleurs comme s’ils ne l’avaient jamais vraiment quitté.
Etre bras nus sans la moindre chair de poule. Oublier le chassé-croisé avec la pluie. Se prendre à rêver de vacances infinies. Sentir son attention s’évaporer. Se laisser vivre un peu, beaucoup, à la folie.
Cloé Przyluski