Le hit à la gomme comme dirait Brigitte. Le hit à la gomme dégomme tout. Il donne envie de mettre la gomme. Ou rend ramollo comme une guimauve. Il fait monter les larmes, il transporte, il donne envie de rester sous la couette. Le hit à la gomme a tout un tas de fonctions.
Il peut y avoir un hit à la gomme pour chaque moment de la journée, de la vie. Un hit à la gomme pour chaque émotion. On peut vivre accompagné de tous nos hits à la gomme.
La mélodie toute simple, trois accords et c’est parti pour un tube façon les Beatles. Le hit à la gomme, c’est notre mélodie du bonheur, c’est comme un retour à la maison. Ça réconforte. Dès qu’on l’entend, on se sent chez soi.
La mélodie du bonheur nous tombe dessus. On ne l’attend pas toujours au tournant. Elle nous prend aux tripes et nous étreint le cœur. On a envie de la chanter. Là, maintenant. C’est comme « Attraper un coup de soleil » de Richard Cocciante, le hit à la gomme d’Augustin Trapenard.
Elle donne aussi une envie folle de se lever et de danser comme un forcené. La mélodie du bonheur se vit seule ou en partage. Mais elle a ceci de commun à tout le monde, elle provoque une réaction plus ou moins sensée. Difficile de maîtriser ses émotions quand la mélodie se met à planer dans l’air.
On a tous en nous cette mélodie qu’on pense avoir oublié mais qui revient sans y prendre garde un jour. Un beau matin, on se met à la fredonner. On réalise que tout ce temps, elle était là dans un coin de notre tête. On réalise que oui malgré tout on aimait vraiment cette chanson et on se remet à l’écouter, juste pour le plaisir.
Les mélodies qui nous ont accompagné et nous accompagnent encore font que nous sommes ce que nous sommes. Une partie de nous est attachée à ces chansons au-delà de ce que l’on peut imaginer. Rien de sert de les renier. Autant se rouler dedans une bonne fois pour toute, de temps en temps. Ou souvent. En rire ou le faire sérieusement mais le faire vraiment, avec fougue et emportement. Tant que ça fait du bien.
On a tous quelque chose en nous de Tennessee…
Une petite chanson que nos parents nous chantaient enfants. Ou une autre que l’on reprenait en cœur un peu plus grands. Celle sur la première cassette ou le premier album que l’on s’est offert, que l’on passait en boucle histoire d’apprendre les paroles par cœur. Celle que l’on se passe dans les oreilles du walkman avant de dormir. Tout comme celle que l’on met à fond pour qu’elle résonne bien dans toute la maison. Ça ne s’invente pas, ce rapport à la chanson, ça se vit.
C’est comme écouter une certaine radio nostalgie en bricolant et fredonner quasiment tous les titres qu’on les aime ou pas. Et surtout se rendre compte que, dans la pièce, on n’est pas la seule à fredonner et à connaître les paroles. Alors sans complexe, on se met à chanter à tue-tête et à évoquer les souvenirs rattachés à ces chansons.
La mélodie du bonheur a du génie. Le génie de provoquer des moments uniques. Des moments à soi ou partagés. Toujours avec délice.
Cloé Przyluski