Et le rouge vint aux feuilles. Comme le rouge monte aux joues. Progressivement, pour s’installer au moins pour un moment. Avant de retomber. De tomber et de disparaître. Le cycle de la vie.
Saisir la balle au bond et se régaler jusqu’à plus soif de ce rouge si caractéristique de l’automne.
Un rouge vif, pétant, de feu. La vigne qui grimpe le long des façades des maisons leur donne un air de fête. Les enflamme. C’est un régal pour les yeux.
Ce rouge égaie n’importe quelle journée. Il apporte de la chaleur, du baume au cœur. Il réchauffe l’atmosphère à lui tout seul.
Ce rouge dégage une énergie. De la vie. On n’en revient pas de ce que la nature peut faire. La force qu’elle dégage en une seule couleur.
Le rouge n’est pas le seul. Il y a le jaune puis le marron des feuilles sèches tombées au sol. Mais, il détonne. Il rehausse le tout. Donne un air plus chic, plus majestueux. Plus grandiose.
Grandeur et décadence. La fête avant la chute et le déclin. Avant le repos bien mérité de l’hiver. C’est comme s’il fallait fêter quelque chose.
Alors que dire ? Fêtons, dansons dans les feuilles mortes, prenons sans retenue la chaleur des rayons du soleil, rendons nous ivre de cet air de fête. Ça donne le tournis, tant mieux. Entrons dans la danse.
Toujours se gargariser de ces merveilles que la nature offre. Shooter dans les feuilles à grandes enjambées comme si l’on avait cinq ans. Se régaler de ces craquements.
On a beau avoir froid, on se sent vivant devant un tel spectacle. Le froid donne le rose aux joues, rend le regard brillant de larmes de froid. Il vivifie. Comme ce rouge d’automne aussi puissant qu’éphémère.
Par Cloé Przyluski