La destination du jour, c’était Langres en Haute-Marne. Pourquoi Langres ? Surtout, pourquoi pas Langres ?
Langres, c’est sa cathédrale. Oui quand même. Et toute la ville est fortifiée. On peut en faire le tour par les remparts. Même sous les giboulées de septembre, ça a son charme. Avant d’être ouverts à tous vents, ces remparts étaient couverts. Et comme le dit si bien Diderot, les habitants pouvaient en profiter hiver comme été.
La bonne découverte, c’est le musée Diderot. Oui c’est là que c’est intéressant de ne pas trop se renseigner sur les lieux où l’on va avant de s’y rendre. On fait des découvertes. On a l’impression qu’un nouveau jour s’ouvre à nous. On s’émerveille facilement. On regarde autrement. On flâne, on se laisse porter par le moment. On prend telle ou telle rue, on se perd, on revient sur ses pas, on change de direction.
Avec la pluie, on atterrit au musée Diderot.
Diderot, l’auteur de la fameuse Encyclopédie est né à Langres. Et j’ai vu de mes yeux vu l’Encyclopédie. En chair et en os. En vrai quoi. Lorsque l’on pense au travail d’impression d’un tel ouvrage à cette époque, il y a de quoi être admiratif. Cela mérite que l’on s’y attarde. Là où se trouve le musée est une ancienne demeure bourgeoise, pas la sienne, restaurée pour l’occasion. On chemine sur trois étages, avec une salle dont les plafonds peints valent le détour, pour finir sous les combles avec une charpente de toute beauté et une ambiance intimiste et studieuse. On regarde la pluie tomber par les lucarnes en se disant que ça va bientôt s’arrêter. Du moins on l’espère très fort.
La cour d’entrée pavée, avec ses petites haies taillées au carré, son lierre grimpant, ses bancs en bois, la glycine qui grimpe sur la barrière du perron est charmante même sous la pluie. Bien rangée, rien ne dépasse, mais charmante. On s’y attarderait bien volontiers. On essaie de s’imaginer ce que ça pouvait donner à l’époque. Le temps d’un instant. Ça rappelle le jardin des Archives à Paris.
A la sortie, on n’a pas bien chaud. Surtout que l’on a gardé notre veste à l’intérieur, histoire de garder les mains libres pour la visite.
Un dernier passage par les remparts. Une dernière averse.
Rassasiés, il est temps de rentrer. Tranquillement sans se presser. Nul besoin de courir et de chercher à tout voir. On a pris le temps, rien d’autre à faire, l’esprit libre, qu’à se laisser porter par la magie du moment. On a pris ce qu’on avait à prendre. Tanpis si l’on n’a pas vu la citadelle. Cette journée tranquille valait son pesant d’or.
On en a même oublié que c’était les journées du patrimoine.
Par Cloé Przyluski