Je vous laisse seul juge mais quand la journée commence avec : « Il suffira d’un signe. Un matin. Quelque chose d’infime. C’est certain… » (merci Jean-Jacques Goldman), quelque chose flotte dans l’air.
M’est avis que ces paroles ne sont pas sur mes lèvres par hasard. Elles ne sortent pas de nulle part comme certains aiment à le penser. La petite chanson qui s’impose à nous, dès le réveil, a fait son chemin dans la nuit pour être là comme ça au réveil.
Entendue la veille dans un film ou à la radio ou émergente d’une lecture, d’une pensée fugace dont on n’a pas forcément conscience, elle est là.
Et je ne parle pas de la ritournelle de la cour de récré de votre bambin ou du tube du moment que l’on entend dès que l’on pénètre dans un magasin. Ces petites chansons là on s’en passerait bien.
Parlons plutôt du morceau de musique que l’on aime et que l’on devrait écouter dès que l’envie nous en prend. Celui que l’on fredonne à tout bout de champ. Celui qui transporte dès les premières notes diffusées.
Il se peut même que cette chanson donne la tonalité de notre journée. Si elle doit nous accompagner toute la journée autant la choisir délibérément, en toute conscience.
A chaque jour, sa petite chanson. A chaque moment de la journée, il y a une musique différente à nos oreilles. De jour en jour, on finit même par choisir la tonalité que l’on donne à sa vie.
Choisie avec soin, la petite chanson a une puissance évocatrice étonnante. Cette chanson, c’est celle de notre cœur. Celle qui vient de notre âme et qui ne demande qu’à s’exprimer.
Elle peut nous amener loin dans la poursuite de nos rêves. Nous donner l’énergie de se lancer dans notre journée. Elle a le don de nous faire vibrer, de nous rendre vivant. Rempli de joie et d’une plénitude sereine.
Surprenante. Lancinante. Symbolique. Evocatrice. Elle a aussi le don de tomber fort à propos.
C’est toujours magique d’être là au bon moment pour entendre la chanson que l’on avait envie d’entendre là maintenant. Ou celle à laquelle on pensait. Ce sont des moments de pure connexion, on se sent en phase, léger, comme flottant au-dessus de l’univers. Dans ces moments-là, rien ne peut nous atteindre. On est sur notre petit nuage.
Avec la petite chanson, on a beau ne plus être dans l’état d’esprit dans lequel on était lorsqu’on l’a entendue, il suffit de l’écouter à nouveau pour se laisser emporter.
On peut avoir envie de la partager au monde entier. Comme on peut avoir envie de la garder pour soi, comme une gourmandise que l’on s’offre à soi-même, un secret d’alcôve entre soi et soi.
Joyeuse analogie que celle d’écouter sa petite chanson comme façon de dire d’écouter au fond de soi ce que notre âme et notre cœur ont à nous dire.
Juste pour dire que ça fait du bien d’écouter la petite chanson que l’on a en tête.
C’est extra de se dire que l’on est libre de choisir la musique à ses oreilles, la tonalité que l’on donne à sa vie.
Se dire que franchement, cette petite chanson, c’est elle que l’on doit écouter. C’est celle qui nous fait vibrer. Une chanson pour faire vibrer son monde et laisser éclater sa joie.
« La joie est dans tout, il faut savoir l’extraire. » Confucius
Deux autres chansons m’ont accompagné aujourd’hui :
La première m’est revenue du film New-York Melody visionné hier soir : As time goes by (film Casablanca). Elle est extraite de la scène où les deux protagonistes partagent leurs chansons de vie sur fond de balade new-yorkaise. Un joli moment de poésie qui se déguste.
La seconde m’a été suggérée habilement à la suite de l’écoute de cette chanson. C’est Moon river du film Breakfast at Tiffany’s (Diamants sur canapé) avec Audrey Hepburn. Une ambiance, un décor. Tout nous apparaît sous les yeux en un instant. C’est là toute la magie.
Quand on commence, c’est sans fin. De connexion en connexion, cette chanson vient taper à la porte de mon esprit : Mysteries de Beth Gibbons & Rustin Man, album out of season
Par Cloé Przyluski